Médiation professionnelle au Luxembourg

La médiation est aujourd’hui très diverse. Il existe des conceptions liées à la politique, au commerce, à la vie civile, à l’environnement professionnel, pour la vie interne des entreprises et leurs relations externes. Le concept de médiation est utilisé en pédagogie et dans la prévention de la délinquance.

Les différentes formes de médiation dans le monde

En plus des champs d’application, la posture du médiateur est également discutée. Pour les uns, le médiateur doit être porteur d’un message social entendu, lié à son contexte politique ; pour les autres, il doit être clairement neutre, indépendant et impartial.

Ainsi, il est possible d’identifier deux grands courants de médiation : une conception de la médiation que l’on peut nommer « médiation conciliatrice » et l’autre initiée sur le principe de la rationalisation, nommée « médiation professionnelle » depuis 2001 (C.f. Pratique de la médiation professionnelle, ESF éditeur), époque où la médiation n’était communément pas considérée comme une profession potentielle .

  1. La première fait du médiateur un porteur de message qui peut être moral, ouvertement religieux ou idéologique, juridique ou de type psychologique. Cette forme de médiation s’appuie sur l’encadrement juridique.
  2. La seconde est fondée sur le rationalisme, l’exigence méthodologique et technique, avec un ensemble de processus structurés dont la pratique est quasiment inconcevable pour les praticiens de la conciliation. Initiée par Jean-Louis Lascoux, auteur du premier ouvrage sur la formation des médiateurs (2001), elle est une discipline que l’auteur a défini « à part » – et « à part entière ».

Le courant de la médiation conciliatrice

Elle est très bien définie comme un mi-chemin entre la morale et le droit. Elle se fonde sur une pratique adoucie de la justice, par des rappels à des présupposés, des règles de comportements sociaux et des principes généraux de bonne conduite.

Les formations qui en font commerce s’appuient sur des interprétations de la personne et des rapports conflictuels. Ils postulent notamment que le conflit a quelque chose de bon et qu’il n’y a pas de médiation sans conflit, ce qui témoigne dans les deux cas d’une forte confusion dans les conséquences du conflits et des aspects relationnels de la médiation.

La médiation professionnelle : une discipline à part… entière

La médiation professionnelle a marqué le pas face aux pratiques liées à la psychologie, telles que l’Analyse transactionnelle ou la Programmation neuro-linguistique, autant qu’avec les interprétations sur les attitudes et comportements. Elle n’est pas non plus une branche appauvrie du droit. La médiation professionnelle n’est pas une « Justice douce ». La médiation n’est professionnelle que dans son enseignement laïque fondé sur un raisonnement rigoureusement scientifique.

La médiation professionnelle ouvre sur l’exercice d’un droit : le droit à la libre décision, face au paradoxe de l’accès au sustème judiciaire qui consiste à placer les citoyens sous tutelle.

Pour aboutir a un résultat pérenne, la médiation professionnelle repose sur de la méthode, de la raison, des processus structurés, des techniques élaborées. C’est avec ces ingrédients subtils qu’il devient possible de concevoir la médiation comme un droit accessible permettant à chacun d’exercice leur libre décision.

Il est donc naturel et urgent que l’initiateur de la médiation professionnelle propose aux citoyens luxembourgeois les authentiques formations à la médiation professionnelle.